Entre hier et aujourd'hui, justice et information

La lettre d'Emile Zola au Président Félix Faure, dans l'affaire Dreyfus, est un bel exemple d'éloquence au service de la défense d'un homme et de la recherche de la vérité.

Emile Zola s'est exposé délibérement, par ses propos, volontairement diffamatoires, donc tombant sous le coup de la loi, dans le seul but d'être lui même attrait en justice. Il espérait ainsi relancer l'affaire Dreyfus et obtenir une révision du procès.

Il a choisi pour cela une divulgation à grande échelle, la parution de sa lettre dans le journal L'Aurore, du 13 janvier 1898. C'est un exemple de courage et d'altruisme et, selon les propos d'Emile Zola lui même, "un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice".

Volontairement il s'est exposé à une condamnation, aux calomnies et aux injures ainsi qu'à l'éxil mais il a atteint son but. Il fait figure de justicier.

Peu de personnes peuvent se prétendre de la "trempe" d'Emile Zola. Les "J'accuse" sont nombreux mais qui s'expose comme Emile Zola l'a fait ? On dénonce une illégalité, un mensonge, on soutient des causes, des personnes mais sans se mettre volontairement en péril et quelque part, tant mieux. 

Cette affaire a en particulier marqué l'émergence d'un 4eme pouvoir, celui de la presse, jouant le rôle de contre pouvoir, qui s'était révélé absolument nécessaire à l'époque.

Elle a également eu pour conséquence la création de la Ligue des droits de l"homme en 1898, grâce à Ludovic Trarieux, à l'époque Sénateur.

Qeul est aujourd'hui le pouvoir de la presse?

La presse joue t'elle encore son rôle de "contre pouvoir" ? Est elle toujours au service de la "vérité", de la justice sociale ? Le choc des mots, le choc des images et scandales est ce pour un bon "audimat" ou pour la "bonne information" du public ? Notre société est plus que jamais une société de consommation, marquée par la rentabilité, le "business". La presse n'y échappe pas mieux que les autres secteurs d'activités. Il est évident que répondre à la "soif" du lecteur ou de l'auditeur n'est pas forcément répondre au souci de "vérité" et de qualité de l'information.

Aujourd'hui, tout est "médiatisé" à outrance, il est indubitable que la presse est plus que jamais un 4eme pouvoir.  Mais est elle véritablement un "contre pouvoir" dans le bon sens du terme, c'est à dire dans le but d'une certaine équité ?  Ou simplement un pouvoir autonome capable de faire plier selon les circonstances du moment qui il veut ? Un contre pouvoir se doit de divulguer une information complète, indépendante et objective, animé par la seule recherche de vérité et d'équité. Je laisse chacun juge de cela, notamment quand une information est donnée sur un sujet sur lequel il a un avis éclairé.

En ce qui me concerne, pour répondre à cette interrogation, je me contenterais de citer l'humoriste, Anne Roumanof : "On ne nous dit pas tout"....

A côté de ce "poids lourd" de l'information, les médias, on assiste à l'ère de l'informatique à un nouveau contre pouvoir : celui des internautes. Un clic et un avis est partagé, une info est donnée, une critique est faîte. Les moteurs de recherche nous permettent l'accès à un puit d'informations partagées autant par les particuliers que par les professionnels. Les réseaux sociaux font circuler l'info parfois aussi vite que les médias classiques, commentaires "du peuple" en bonus. Internet, le 5 eme pouvoir ?

Cet article porte sur des blogueurs qui "inverstiguent". Curieusement certains ont un nombre limité de lecteurs mais sont connus chez les journalistes et les hommes de pouvoir ...

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